Bébé a treize mois: quid des repas?

Salaï a été diversifié un peu plus tôt que ce que j'avais envisagé,j'en ai déjà parlé. Mais j'ai tenu mordicus aux morceaux.

Même si je n'ai pas pu faire la DME comme je le voulais au départ, j'ai réussi à éviter le passage purée/compote. (enfin, UNIQUEMENT purée compote...)

C'est simple, je lui donne de tout. Enfin, non je lui donnais de tout...

Entre ses sept et douze mois, Salaï a mangé vraiment tout ce qu'il y avait à la maison. Du boulgour, des oeufs, de la mangue, des carottes, des bananes, du kiwi, du saucisson, du pâté, mais aussi du riz, des soupes, des pâtes, des courgettes, des haricots, des champignons, des aubergines, de la salade, des tomates, du concombre, des gâteaux sablés, des boudoirs, des madeleines, de la compote, des pommes, des oranges, des clémentines, des fraises, du pain, des gaufrettes à la fraise, d'autres au chocolat, des yaourts, de la glace, du gibier, des brocolis, de l'asperge, des endives, des salsifis, du Paris-Brest, des moules, des biscottes, des patates, des sautés de légumes asiatiques... TOUT

Il a tout goûté, tout mangé avec plus ou moins d'enthousiasme, sans jamais être forcé ou contraint, et semblait très heureux d'avoir quelque chose à mâcher- parce que Salaï est toujours allaité, en moyenne dix fois sur 24 heures.

Si, deux aliments n'ont pas trouvé grâce à ses yeux: le chou fleur, et le bouillon de pot-au-feu. Pas de quoi fouetter un chat.

J'ai toujours proposé donc des morceaux à Salaï, mais depuis quelques semaines çà devenait...compliqué.

Il ne voulait plus rien. Les repas qui étaient un moment agréable se transformaient en cauchemar d'une demi heure. avec moi tendue et Salaï qui jetais tout par terre. J'ai même crié, une fois ou deux, dépassée, persuadée qu'il faisait exprès de lancer quand je venais de lui dire de poser sur la table, et qu'il me regardait en rigolant juste derrière... Mais il ne mangeait pas...il commençait même à pleurer avant de passer à table, sachant sûrement d'avance qu'il ne mangerait rien...

Enfin, si. des fruits, le concombre, le pain et les yaourts.

J'ai commencé à paniquer un peu, j'ai fait des recherches sur internet, j'en ai parlé autour de moi et...

Et en fait, c'est le début du "moi tout seul". Salaï cherche l'emprise qu'il a sur son environnement et cela se manifeste entre autre par un refus de la nourriture.

Il y a aussi une "baisse de régime" puisqu'il grandit moins/moins vite et a donc moins besoin de calories (même les tétées s'espacent un peu, sauf en jour de grande chaleur!)

Tout ce qu'il adorait -il pouvait manger deux carottes de belle taille et en redemander-, il ne voulait même plus les voir!

J'ai voulu lui laisser plus d'indépendance et les mettre à disposition sur la tablette de sa chaise haute, j'ai tout retrouvé par terre.

J'ai donc voulu recommencer à lui donner moi, mais çà a été un échec cuisant.

Et puis finalement...

Finalement, au lieu de le reprendre systématiquement, au lieu de m'énerver toute seule ou de répéter quinze fois "la nourriture va dans la bouche. Si tu n'en veux pas tu poses sur la table, "j'ai lâché l'affaire.

Après tout, il tète, et pas qu'un peu.

Il mange des féculents, des protéines, des produits laitiers et des vitamines. Alors à quoi bon m'énerver?

Depuis trois jours, les repas se passent de nouveau dans le calme. Je lui prépare de plus petites quantités, quitte à resservir si besoin (pas pour l'instant, mais plus tard...). Et toujours de ce que je vais manger moi aussi. Pas de menu spécial Salaï (sauf quand je mange de la pâte feuilletée crue, mais çà...)

Je pose tout sur sa tablette.

Il choisit ce qu'il mange, en jette souvent un ou deux morceaux par terre. Mais mange. Tout seul.  En me souriant. Tout fier de mettre le morceau entre ses doigts puis à sa bouche. Il me montre même quand un bout tombe sur son pantalon ou sa main.Quand plus aucun morceau de tomate ou de haricot ne finit ailleurs que sur mon carrelage, je lui propose du pain, puis je passe au sucré. Un fruit, un yaourt. Il gère tout seul ses quantités, ses morceaux, sait très bien se faire comprendre quand il en veut encore. Quand je lui dit "Tu veux du kiwi?", par exemple, il éclate de rire et bat des mains, il adore çà. Même s'il n'en mange que deux morceaux, ce n'est pas grave. Je lui propose ce qui reste en collation dans la journée, ou je le mange moi. Ce n'est pas perdu.

Une fois éliminée cette peur du gaspillage - le peu qui finit au sol part au compost-, je suis beaucoup plus zen, lui aussi, et j'ai pu réintroduire quelques aliments. Le reste viendra.

La leçon numéro un que j'ai apprise, c'est que c'est moi la maman, c'est moi qui sait ce que je dois faire

La leçon numéro deux, c'est que je dois faire confiance à mon fils. Il sait encore mieux que moi.