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Maman Est Une Sorcière

Maman Est Une Sorcière

Blog d'une jeune Maman Sorcière, de Papa Prêcheur et de leur Ptit Loup Wicca, Craft, Maternage Proximal, Couture, Lifestyle, DIY et tout un univers


Mes Kilos de Grossesse

Publié par Maman Sorcière sur 8 Novembre 2017, 11:07am

Catégories : #Grossesse, #Notre Histoire

Dès le début de ma grossesse, du moins, dès que je l'ai apprise, j'ai demandée à être suivie par une infirmière diététicienne. Parce que comme j'ai un passif assez lourd de troubles du comportement alimentaire, je savais que la grossesse en elle même pouvait les faire ressurgir.

J'ai été anorexique boulimique pendant des années, sans que grand monde ne le sache, alternant des phases de jeûne de plusieurs jours (je me nourrissais exclusivement de thé à la menthe...) avec des phase d'empiffrage systématique, capable d'engloutir deux kebabs, trois paquets de six mars et deux bouteilles de coca en une heure.

Juste avant de tomber enceinte, j'avais atteint un poids "correct", qui ne jouait plus au yoyo, dans lequel je me sentais bien. 58 kgs pour 1m69, j'avais des formes, je me sentais belle, je n'étais pas gênée par le "petit gras" qui me restait.

Alors j'ai eu peur, tout simplement, de me retrouver devant un corps trop étranger, trop éloigné de ce que j'avais enfin atteint, peur de retomber dans l'un des deux excès: soit me "servir" de ma grossesse comme excuse pour bouffer comme huit, soit au contraire de me restreindre de peur de trop prendre et du coup, faire du mal au bébé en ne mangeant pas correctement.

J'ai eu de la chance, l'infirmière qui m'a suivie a été non seulement très compréhensive mais en plus elle m'a félicitée de ma démarche, et son suivi a été impeccable.

Par contre, d'autres professionnels de la santé ont été bien moins délicats...

Mon gynécologue, par exemple, m'a sorti des chiffres affolants sur le diabète gestationnel parce que j'avais pris trois kilos cinq pendant le premier trimestre. Un peu plus d'un kilo par mois, pour lui, c'était beaucoup trop en début de grossesse. Il a brandit la menace d'un rééquilibrage alimentaire si "je ne me reprenais pas en main". texto.

L'infirmière, quand je lui ai dit, a ri. Elle m'a expliqué que même si l'embryon ne pèse pas très lourd à ce moment la, d'autres facteurs peuvent expliquer la prise de poids qu'elle trouvait elle même très raisonnable. Le gonflement de l'utérus, l'augmentation de l'afflux sanguin, la part "psychologique" aussi (parce que même si c'était une grossesse surprise, j'avais tellement, tellement envie d'avoir un enfant...). Et elle m'a mise en garde contre ceux qui voudraient diriger ma prise de poids à ma place:

"Certaines femmes vont avoir "besoin" de prendre vingt kilos à la grossesse. D'autres, d'en perdre vingt. Tout dépend de beaucoup trop de facteurs pour qu'on puisse réellement établir une règle. Si vous êtes en surpoids à la base, ou en sous poids, si vous avez des carences, si vous arrêtez de travailler ou de pratiquer un sport incompatible avec votre état, si vous avez des envies ou non...tout cela va jouer. L'important c'est de ne pas faire dans l'excès, et d'essayer de garder une alimentation équilibrée."

Et elle a bien fait de me mettre en garde. Parce que le même gynécologue m'a engueulée, trois mois après. Enceinte de six mois, j'étais à +5 kilos. J'aurais dû, selon lui, prendre trois kilos de plus à ce moment la.

En fait, il était très sûr de lui, avançant qu'une femme ne "peut" prendre qu'entre 9 et 12 kgs pendant une grossesse, sans faire dans le détail. En dessous, elle est folle, au dessus, elle est folle.  Lui qui m'avait reproché de ne pas faire plus attention au début m'enguirlandait après parce que je n'avais pas pris assez selon ses diagrammes et statistiques.

J'ai pris en tout et pour tout 8 kgs pendant ces 8 mois et demi. (Salaï est né avec quinze jours d'avance sur le planning). Tout dans le ventre et les seins.

J'ai eu de la chance. Pas de vergeture. Assez peu à "perdre" après l'accouchement.

trente jours après l'accouchement

 

Au final, je ne me suis re pesée qu'il y a une quinzaine de jours, chez belle maman, quand j'étais en week end chez elle pendant que le Prêcheur faisait notre déménagement.

53.

Je pèse 53 kgs.

Je n'ai jamais été aussi mince de toute ma vie.

Ne me jetez pas de pierre, je ne dis pas çà pour qu'on me prenne en exemple ou pour dire qu'on peut le faire si on le veut vraiment.

Parce que je n'ai absolument rien fait pour.

En tout cas, je ne surveilles pas mon alimentation en ce moment, c'est même assez souvent très gras et très sucré parce que mon corps le réclame.

Je pense que l'allaitement joue énormément. Parce que c'est à la demande, donc parfois quinze fois dans la journée. Bien plus que les "normes" décrites dans les bouquins. Ce lait, il faut bien le produire.

Je pense que ma fatigue joue énormément. Enfin, tout ce qui touche à mon épuisement. Je me lève trois, cinq, dix fois par nuit, je n'arrête pas avec les cartons, ou le ménage selon la journée, je cours dans tous les sens...

Je pense que le maternage joue énormément. Parce que du coup au lieu de "laisser pleurer" Salaï, je le porte énormément, aux bras, dans l'écharpe. Parfois six heures dans la journée. Je n'ai jamais eu autant de muscles non plus.

Je pense que la nouvelle maison va jouer énormément. Pour l'instant, je "peux" manger ce que je veux sans aucun effet sur ma silhouette, mais j'imagine qu'à un moment donné (soit quand Salaï sera plus rythmé dans l'allaitement, soit quand il mangera autre chose...), cela ne sera plus le cas, mais nous sommes maintenant dans une maison de 115m2, avec sous sol , rez de chaussez et étage (sachant qu'à terme les combles seront aménagés aussi), que je monte et descend au minimum quinze fois dans la journée.

Ce qui m'angoisse, dans cette histoire, ce n'est pas mon poids. Ce n'est pas non plus une peur sur une éventuelle seconde grossesse un jour (je sais que chaque fois est différente même sur la même femme, mais je sais que je peux avoir le même suivi donc je me sens rassurée.). Ce qui m'angoisse, c'est que moi, déjà fragile, j'aie eu à écouter les sermons d'un homme sur ce qu'il pensait savoir. Ce côté hyper paternaliste de "je sais mieux que toi ce qui est bon pour toi". Sans se soucier une seule seconde de mon éventuelle fragilité, ou de l'impact que ses paroles pourraient avoir.

J'espère très fort qu'il n'a pas fait de mal à d'autres femmes avec ces mots trop automatiques.

J'espère très fort que ma super infirmière continuera à aider les femmes qui, comme moi, ont cette angoisse en elles.

 

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U
Il faudrait que je fasse une prise de sang qui teste la TSH mais mon médecin traitant est parti en retraite et par chez moi, c'est un désert médical. J'ai tellement d'autres priorités que ça attend. J'ai l'impression que ma perte de poids et mon moral se stabilisent, on va bien voir... J'étais quasi guérie depuis 2013, malgré de petites rechutes et une sensibilité accrue aux variations de poids. La naissance de ma fille a fini de me sceller les pieds par terre, hors de question de lui faire subir une maman malade.
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M
ouch pas glop les déserts médicaux...j'ai connu çà avant et j'ai aussi laissé trainer pas mal de choses en me disant que çà attendrait. <br /> Mais tu as l'air de surtout vouloir le bien de ta fille donc je suis pas trop inquiète (ceci dit n'attends peut être pas de peser 30 kgs pour t'inquiéter de la chose...)<br /> Prends bien soin de toi!
U
Je n'avais pas du tout pensé ai ténia, surtout parce que lorsqu'on a ça, on dévore. Moi j'ai un appétit normal mais je maigris. Je suis aussi épuisée, ai des sautes d'humeur qui ne me ressemblent pas, c'est tout ça qui évoque la thyroïde. J'ai ressorti mes jeans de quand j'étais en pleine anorexie justement et ça fait bizarre, mais pas plaisir. J'aime tellement ma fille et ai tant souffert des tca de ma propre mère que je résiste bien à l'appel des vieux demons.
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M
Oui effectivement on a tendance à manger dix fois plus paraît il!<br /> Mince, du coup tu as des examens de prévus?<br /> Pareil, rentrer dans certaines "fringues nostalgie" çà fait bizarre...et c'est flippant aussi je trouve!<br /> Mais t'as l'air bien équilibrée dans ta tête vis à vis de çà, et je pense qu'avoir conscience qu'il faut faire attention c'est déjà une victoire en soi!
U
Hé bien, encore deux choses qui nous rassemble: passé de TCA aussi (anorexie, boulimie non vomitive) et amaigrissement post partum. J'avais pris 16 kg pendant ma grossesse (non sans frayeur terrible de l'ex anorexique, cependant guérie depuis 3 ans). Cependant, contrairement à toi, je n'ai eu aucun discours du corps médical. On notait ma prise de poids, point. Depuis mon accouchement, j'ai perdu 22 kg. Je n'ai rien fait pour, je n'avais pas été aussi fine depuis de longues années (le même poids que toi, pour un cm de moins). Je le vis mal et suspecte une hypertyroïdie car je n'allaite pas et mange très convenablement. Je suis épuisée, j'ai faim et je maigris, c'est incompréhensible et j'ai peur que cela fasse ressurgir de vieux démons...
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M
Nous sommes faites pour nous entendre!<br /> Bon je t'avoue que de mon côté le premier truc auquel j'ai pensé c'est le ténia, je n'ai jamais envisagé un problème de thyroïde (à surveiller du coup)<br /> J'espère pour toi que ce n'est pas cela, d'après mon généraliste même hors allaitement le simple fait d'être maman et de cavaler toute la journée suffit à expliquer le brûlage de calories.<br /> Il paraît que la fatigue aussi joue sur la prise/perte de poids, différemment selon les individus, mais je n'en sais pas plus. En tout cas si tu as envie/besoin d'en parler, n'hésite pas, je ne sais que trop ce que c'est que de se battre contre les voix négatives ;)

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