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Hier matin, on s'est levés à 5h15, pour accompagner ma mère à son bus de retour. C'était tôt, pour Salaï, pour elle et pour moi, mais j'étais plus angoissée à l'idée de devoir gérer seule le retour à la maison.

C'était la première fois depuis que j'ai eu ma crise de hernie que je me retrouvais seule aussi longtemps avec Salaï, sachant que des amis passaient dans l'après midi tout de même.

J'ai eu de la chance, le Prêcheur est rentré tôt, il s'est occupé un moment du bébé, me l'a monté à l'étage, l'a sorti du bain...

J'ai eu moins de chance: Salaï a décidé que c'était la meilleure journée pour me faire des selles atomiques, de celles qui débordent dans le dos et tâchent le body comme les vêtements au dessus. Je l'ai changé quatre fois intégralement!

Changer sa couche, c'est difficile. Je ne peux pas surélever la table à langer et c'est compliqué pour moi de rester penchée.

Plier les genoux pour le changer, je ne tiens pas aussi longtemps...

Je recommence, tout doucement, à m'occuper de lui "comme avant", mais je dois faire attention. Hier, du coup, après les changes, je le posais un peu devant son miroir pour reposer mes jambes, au lieu de redescendre tout de suite.

J'essaye de ne pas m'angoisser outre mesure, mais j'ai la trouille de tomber dans les escaliers avec le bébé, ou de ne pas réussir à le sortir d'un endroit "non sécurisé" (sa table à langer, le bain, le canapé...).

Je recommence à le porter, pas encore en écharpe, mais un peu contre moi de temps en temps. Pas aussi souvent qu'avant, mais j'essaye, même pour cinq minutes. Il en a besoin, et moi aussi.

Je recommence à jouer avec lui, en m'asseyant différemment, moins longtemps, mais près de lui.

Je recommence le rituel du soir, qui nous a tant manqué à tous les deux. Et même si hier çà n'a pas empêché qu'il y ait plusieurs réveils, on reprend nos marques, tout doucement.

Je ne force pas. Je ne forcerait pas. Le fantôme d'une éventuelle opération me fait bien trop peur pour que je tente le diable.

Hier, quand j'ai senti que çà n'allait pas, j'ai demandé à l'amie présente de me monter le petit pour que je lui change sa couche.

J'ai fait une pause après son bain pour le coucher sans avoir mal dans les jambes.

On a même fait une sieste ensemble à notre retour à la maison. Pas tout de suite, deux ou trois heures après vu que lui avait dormi dans la poussette, mais dès que je l'ai senti un peu fatigué, je suis remontée avec lui pour dormir.

Je me ménage.
Je n'ai pas passé le balai, j'ai juste fait la vaisselle. A chaque jour suffit sa peine.

Je recommence, tout doucement, à mon rythme, à être la maman que j'aime être.